mardi 23 octobre 2012

Jamais d'évaluation des méthodes.

   Cela fait des années qu'au sujet de l'école, de l'échec scolaire, du niveau des élèves, de la violence, on s'interroge, on accuse, on propose, on reforme sans pour autant apporter à notre système scolaire l'amélioration que tout le monde attend. C'est même l'inverse qui se produit, la situation se dégrade d'année en année. Le constat est accablant et cet échec est une des plus grandes injustices de notre temps.
   C'est tout de même curieux que jamais les méthodes d'apprentissage, et surtout celle de la lecture, n'aient été évaluées. C'est pourtant par là qu'il faut commencer quand on voit qu'1/4 des élèves sait à peine lire en entrant au collège. Mais non, on essaie de leur donner le goût de lire, on veut qu'ils trouvent du plaisir à lire, et pour cela on les met, dès le début de l'apprentissage, devant des textes qu'ils vont lire de mémoire, en devinant. Ils sont en recherche du sens et les pédagogues trouvent cela intelligent. Les enfants cherchent, c'est la méthode active, c'est pédagogiquement intéressant (théorie IUFM), mais c'est difficile et beaucoup se découragent. Alors c'est l'orthophoniste, le psychologue, c'est l'enfant qui a un problème; jamais de mise en cause de la méthode, c'est grave!
    Le plaisir de lire vient lorsque la lecture est devenue systématique, facile, qu'elle ne demande plus d'effort, c'est-à-dire lorsque l'apprentissage a été bien mené et que la technique est oubliée. Quand on emploie la méthode alphabétique ou syllabique, on commence par reconnaître les voyelles, puis on introduit, une par une, les consonnes, on forme des syllabes, des mots puis des phrases. C'est facile, progressif, constructif, l'enfant peut lire avec assurance, sans deviner, ni inventer et il entre naturellement et facilement dans le sens.
   C'est ce que j'ai fait dans ma classe de CP et que je voudrais refaire dans la petite école expérimentale de mon projet, les 3/4 des élèves lisaient aussi bien que moi à la fin de l'année, les autres lisaient plus lentement mais avec assurance. Et avec cette méthode, beaucoup d'enfants pourraient même apprendre à lire sans forcer avant 6 ans. Quel gaspillage d'intelligence, de moyens, de temps, et quel drame pour les enfants qui n'arrivent pas à bien lire!

mardi 16 octobre 2012

Où est la refondation de l'école, Monsieur le Ministre?

     Plus de notes, plus de devoirs, plus de redoublements, nouveau rythme scolaire! Pourquoi pas mais rien de cela n'est nouveau et les élèves n'en sauront pas mieux lire, mieux écrire et mieux compter pour autant.
     Plus de notes? A l'école primaire il n'y a pratiquement plus de notes chiffrées, on note A, B, C ou D, ce qui revient presqu'au même. L'enfant qui a un D n'est pas très heureux. Dans ma classe de CP, je mettais des notes sur 10 de temps en temps, j'en faisais une moyenne que je reportais sur le livret simplifié que j'avais créé. Tout cela n'était pas apprécié de la direction de l'école mais j'avais la chance d'avoir la liberté de l'âge. Je trouvais ce livret plus clair, plus facile à remplir pour moi et à lire pour les parents. Aux élèves et à leurs parents, j'avais bien expliqué que le meilleur élève était celui qui faisait des progrès même s'il partait de très bas, sans bien sûr enlever son mérite à celui qui avait 10/10. De plus pour des élèves de CP, c'était une application pratique de la notion de dizaine.
    Plus de devoirs à la maison? Je suis d'accord et je l'ai écrit sur ce blog il y a quelque temps. La famille doit pouvoir se retrouver en fin de journée sans stress.
   Plus de redoublements? Il suffit de les rendre inutiles. Si on suit de près les élèves en difficulté, c'est possible. En CP c'est plus facile. Comme je trouvais la journée longue pour de jeunes enfants ( Oui, Mr le Ministre a bien raison), j'organisais, pendant la dernière heure presque chaque jour, une occupation calme pour les élèves sans problèmes (les 3/4 de la classe), lecture, jeux de société, dessin, travail en plus etc ... et je prenais le temps de m'occuper de ce qui était mal acquis chez les autres. De cette façon toute la classe pouvait avancer presqu'au même rythme. Pourquoi pas dans toutes les classes?
  4 jours 1/2 de classe par semaine? Cela se faisait il n'y a pas très longtemps. J'aimais bien aller en classe le samedi matin, il y avait moins de circulation et, à la sortie de l'école, il y avait les parents avec qui j'avais plaisir à parler un moment sur le trottoir.
   Donc tout cela est très bien mais ne refonde pas l'école. Rien pour éviter qu'1/4 des collégiens de 6ème ne sache ni bien lire, ni bien calculer!
   Il vaudrait mieux se donner l'objectif de 95 ou 98% de réussite à un léger examen d'entrée en 6ème qu'il faut rétablir plutôt que celui de 80% de bacheliers. Les recalés seraient admis dans une classe de CM3(bonne idée, je crois, de Marc Le Bris), où ils pourraient  compléter leurs connaissances.