mardi 10 juillet 2012

Plus de maîtres que de classes?

    Encore les moyens! Toujours plus de moyens! La concertation lancée le 5 juillet donnera-t-elle une autre direction que celle-ci pour refonder l'école? J'en doute et je ne comprends pas comment des responsables qui semblent intelligents et motivés n'arrivent pas à sortir de cette seule proposition. Jamais de mise en cause des méthodes d'enseignement, on évalue les élèves, jamais les pratiques des enseignants et jamais surtout on n'établit de relation entre l'échec ou la réussite et l'emploi de telle ou telle méthode, au moins pour l'apprentissage de la lecture où le choix dans les méthodes existe si on le veut bien. Il est inutile de donner plus de moyens si on n'a pas d'abord changé les méthodes d'apprentissage. C'est clair et personne ne veut voir.
  Il y a plus de 30 ans, il me semble, on conseillait aux jeunes mères de coucher leur nouveau-né sur le ventre, cela leur permettait de régurgiter sans risque, cela leur musclait le dos, paraît-il. Je n'ai pas aimé voir mon bébé pleurer, le nez frottant sur le drap, comme prisonnier, manquant d'air et je l'ai retourné. Des années après on s'est rendu compte que la mort subite des nourrissons était plus fréquente quand ils étaient sur le ventre, alors qu'on pensait que c'était le contraire et qu'on l'a pensé pendant longtemps. Finalement les bébés mourraient moins sur le dos et on a changé de façon de faire.
  D'un mauvais apprentissage de la lecture, on ne meurt pas!  C'est sûr mais on en guérit rarement complètement. Il reste une sorte de handicap, une lecture qui ne sera jamais un plaisir, une lecture difficile qui empêche de bien comprendre les énoncés de problème, d'avoir une compréhension fine des textes de français, d'histoire, de géographie etc ...Et il n'y a pas que la lecture, l'enseignement du français, de sa grammaire, est sinistré, c'est ce qui fait maintenant la sélection dans les concours.  C'est grave car, comme je l'ai déjà dit, on pourrait très bien faire autrement.
  Qui va avoir la lucidité et le courage de reconnaître le problème, de proposer une réflexion sur les méthodes, une expérimentation d'autres méthodes et de changer celles qui mènent à l'échec?  Créer le handicap, la difficulté, n'est-ce pas un peu criminel et ne pas le reconnaître beaucoup plus grave encore? C'est un problème de santé,  on fait de la prévention pour le tabac, l'alcool, les accidents de la route, les MST, la pollution, ... mais pour le fonctionnement perturbé du cerveau ,  les apprentissages élémentaires mal faits  aux conséquences graves, aucune mise en garde, on continue, et avec des moyens en plus! Même avec 2 maîtres par classe, ou avec des CP à 10 élèves,  si la méthode est mauvaise, ça ne marchera pas beaucoup mieux.

jeudi 5 juillet 2012

Plus de notes?

     On entend reparler de la suppression des notes. Il y a longtemps qu'il n'y a plus de notes chiffrées à l'école primaire, on les a remplacées par des lettres, ce qui est moins précis, mais ce sont quand même des notes. Les livrets scolaires sont maintenant constitués d'une liste de compétences et connaissances évaluées comme "acquis", "non-acquis" ou "en cours d'acquisition". Les enseignants n'ont pas besoin de ce genre d'évaluation pour bien connaître le niveau de leurs élèves et c'est très difficile pour l'enseignant de remplir ces livrets détaillés avec justesse; c'est très long à lire, pas toujours très clair pour les parents, ainsi l'échec se voit moins et on évite la mauvaise note globale soit-disant traumatisante. Mais ce n'est pas la note qui est traumatisante, c'est de ne pas y arriver, de se trouver en échec, sans voir d'issue possible. Les enfants sont tous différents, il faut adapter les exercices, les appréciations et surtout toujours encourager, valoriser le moindre progrès.
    Mais quand on explique de façon compliquée ce que l'enfant a à comprendre, on l'empêche de comprendre, d'apprendre, on le noie et cela, c'est terrible. Beaucoup trop d'enfants, non seulement apprennent mal à lire, mais aussi sont perdus devant des leçons de grammaire, de conjugaison ou de maths plaquées de façon abstraite sur des connaissances insuffisantes, avec une compréhension impossible. Et ça commence tôt.
   Quand on demande à un enfant de 3 ou 4 ans de reconnaître son prénom alors qu'on a retiré la photo qui l'accompagnait et qu'il est désemparé devant des étiquettes de prénom, quand on demande à un enfant de CP de lire une page mémorisée qu'il a mal retenue et qu'il découvre qu'il ne sait pas lire (ce sont les exemples qui me viennent en écrivant, il y en a d'autres plus longs à expliquer), on sent son désarroi et c'est insupportable. Nombreux sont les parents qui ne comprennent rien au travail ou aux devoirs de leur enfant, alors l'enfant lui-même ...?
   Il faut refonder l'école sur d'autres méthodes d'enseignement mais aussi travailler dans un autre état d'esprit.
 

lundi 2 juillet 2012

L'année scolaire se termine...

        Petite interruption dans mes messages. J'ai de nombreux petits-enfants qui, de temps en temps, ont besoin de leur grand-mère et ils sont prioritaires tant que je ne suis pas occupée par la réalisation de mon projet (si j'y arrive!).
       L'année scolaire se termine. De nombreux parents, encore, vont réaliser (comme un des derniers témoignages que j'ai reçus) que leur enfant sort de CP et ne sait pas lire. Evidemment ne sont en cause, ni l'école, ni l'enseignant, ni la méthode d'apprentissage, seulement l'enfant,  qu'on enverra consulter car, bien sûr, c'est lui qui a un problème. Il redoublera sa classe ou passera en CE1 avec un retard difficilement rattrapable. Et ce sera l'orthophoniste, le psy ...
     Et que fait le nouveau ministre qui était si motivé pour refonder l'école? Il s'occupe des rythmes scolaires, il va ajouter des jours de vacances d'un côté, en retirer d'un autre, embaucher des enseignants, supprimer les notes  ... ce qui ne transformera pas l'échec en réussite, cela ne changera rien. Il faut revoir les méthodes d'apprentissage, il faut oser le faire, cela demande du courage, c'est un sujet sensible. C'est pourquoi mon projet qui veut démontrer par l'exemple, sans réforme ni loi, est une bonne idée dont devrait s'inspirer le ministre. D'ailleurs je lui ai écrit pour le lui proposer. Est-il assez libre, assez audacieux pour s'en servir?